Pour tous

Il forme jeunes et moins jeunes aux métiers de l’image avec une incroyable facilité. Gaël Payan « inocule » son goût de la création et ses compétences techniques à tous ceux qui le côtoient.

Cette perméabilité de ses savoir-faire et savoir-être provient certainement de son parcours. Complètement autodidacte, formé juste après son baccalauréat au développement photo argentique et au montage de bandes magnétiques de façon manuelle (si si, ce n’est pas si ancien !), il a su années après années, apprendre de ses pairs -retraçant son parcours, il cite tous ceux avec qui ils travaillé et appris- et s’instruire par lui-même. Gaël Payan est depuis 1997 formateur en image et en vidéo à la Maison de l’Image à Grenoble. Cette vocation de « passeurs » lui est venue dès son service civique (à l’époque, cela s’appelait objecteur de conscience). En poste à Vizille, il débute par quelques interventions dans les écoles et auprès des jeunes des MJC, assure l’animation du club photo du lycée de Vizille. Il expérimente ensuite l’animation radio dans les studios de Radio Grésivaudan, se forme aux métiers du son au Greta, et intègre la Maison de l’Image. « Cela m’a toujours plu. Ce qui me stimule toujours, c’est le processus de création. Etre avec des jeunes, créer ensemble, accompagner un projet, c’est vraiment le fondement de ce qui m’intéresse », raconte-t-il. Aujourd’hui, il intervient dans les écoles, collèges, lycées, universités et milieu associatif pour moitié de son temps et continue d’assurer des formations vers les professionnels. « A chaque fois, je suis très bien accueilli. Je suis saisi parfois par ces jeunes estampillés « difficile » par les enseignants et qui se révèlent enthousiastes, dynamiques et même porteurs de ces projets autour de l’audiovisuel ».

Attention. La formation s’attache à lier indiscutablement la forme et le fond. « Les outils sont au service d’une histoire », insiste Gaël. « La question essentiel lors qu’on tourne, qu’on photographie ou qu’on enregistre une émission est “Qu’est ce je veux raconter ?“ ». Et de citer les nombreuses créations de ceux qu’il a accompagné : Bérénice et son urgence à créer une vidéo, Hassana Ongoibace, jeune exilé arrivé il y a deux ans, et qui organise un festival Pyramide, le dispositif « Je filme le métier qui me plaît », le projet « Semeurs de mémoire » autour de la construction du tram… « Les jeunes ont envie de s’exprimer et ils le font facilement assez ces outils. Finalement, nous leur permettons de prendre la parole. Notre rôle est là, dans cette ouverture, dans cette possibilité de rendre compte de leur réalité dans l’espace public ». Cette conviction forte s’est concrétisée dans la mise en place du Studio 97, un lieu ouvert à tous, de formation et de conception de projets. « Au fil des interventions, les jeunes prennent du recul sur l’image, la façon dont elles sont utilisées, montées, cadrées », poursuit Gaël. Autre effet « collatéral » de ces apprentissages : le travail collectif. Etre ensemble autour d’un plateau télé, cela oblige à travailler ensemble, à « entendre » comment l’autre voit le monde. « C’est extrêmement enrichissant, grâce au travail sur l’image, de s’apercevoir que nous avons tous un regard singulier sur le monde. Nous confrontons nos visions du monde actuel. C’est passionnant ». 

https://www.maison-image.fr/

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